jeudi 22 juin 2017

Bali: Quand le rêve a viré au cauchemar.


Aujourd'hui, après plusieurs hésitations, j'ai décidé de vous expliquer pourquoi aujourd'hui, nous sommes de retour en Belgique. 
Comme beaucoup le savent, nous étions repartis en Mars pour deux mois et demi de vacances avant de s'envoler vers la Nouvelle Zélande pour une année. Malheureusement, tout ne s'est pas passé comme nous le voulions. Tout était pourtant réservé et certain. 
Nous avons atterri au Népal mi Mars, où nous sommes restés un mois, nous y avons fait le tour des Annapurnas (Un article est prévu bientôt pour vous raconter notre périple là bas). Et mi-avril nous sommes allés en Indonésie. Nous avons commencé par l'île de Java, partis de Jakarta, nous avons traversé l'île pour finir par prendre le bateau direction Bali. (Je ne m’épanche pas trop sur toutes nos étapes car je compte rédiger plusieurs articles concernant ce voyage car il y a énormément d'endroits dont je veux vous parler). 
Nous avons pu profiter de quelques jours de relaxation avant de devoir faire les démarches pour prolonger la validité de notre visa auprès d'un des bureaux de l'immigration. Pour ce faire nous avons décidé de louer un scooter car ce mode de transport est largement moins cher comparé aux bus locaux car étant touristes, ils en profitent pour nous faire payer plus du double de ce que payent les balinais. Surtout qu'une location de scooter vous permet de vous déplacer plus loin et toute la journée! (La location de scooter vous coûte moins cher qu'un aller-retour pour deux jusqu'au bureau de l'immigration, voyageant beaucoup, il n'y a pas de petites économies dans ces cas-là. Enfin, c'est ce que nous nous disions...).



Le trajet pour nous rendre à l'immigration prenait plus ou moins 1h30-2h, le trajet se passait bien.. Jusqu'à ce qu'un énorme trou dans la chaussée nous fasse perdre le contrôle du deux roues et nous projette au sol. Il nous restait à peine 2km de route. Mais ce trou.. On pourrait même l'appeler un fossé... Etait-ce le destin, ou la faute à pas de chance.. Sur le moment, les blessures étaient plutôt physique, nos bras étaient à vif causé par le frottement sur l'asphalte. Directement, des balinais sont venus nous aider à nous relever et à ramasser le scooter. Une adorable dame est venue nous soigner pour éviter les infections. Nous n'avons aucun des deux perdu connaissance, mais il m'était impossible de voir durant 2 minutes juste après la chute. Tout ce que je voyais c'était une sorte de lumière blanche. Je pouvais entendre mais pas voir. 
Après ces deux minutes, j'ai pu reprendre mes esprits et nous avons décidé de nous rendre malgré cet accident à l'immigration car l’extension de notre visa était très importante et nous ne pouvions nous y rendre un autre jour. Surtout que nous y étions presque. 

Une fois le problème du visa réglé, nous sommes retournés à l'endroit où nous avions fait l'accident afin de demander de l'aide pour les petites réparations nécessaires sur le scooter. C'est en attendant les réparations que nous avons été témoin du même accident que le nôtre. Ce fichu trou dans la chaussé à de nouveau fait des dégâts. Une femme seule, touchée au visage. Le choc fut terrible et voir ce que nous venions de vivre.. C'était juste horrible. 
Malgré tout nous avons décidé de reprendre la route en sens inverse afin de rendre le scooter là où nous l'avions loué. Et nous nous sentions plutôt chanceux de n'avoir que des blessures superficielles. (C'est ce que nous pensions..).



Le soir même, j'ai subi un petit mal de tête pas trop important, un anti-douleur et cela allait mieux. Je n’imaginais pas que c'était le début d'un long cauchemar. Le lendemain, les maux de têtes se sont amplifiés dès le matin, une douleur atroce que je n'avais encore jamais connue. Ils ont été accompagnés par des vomissements. Sur le moment, vous me penserez peut-être bête, mais j'ai pensé à une insolation car ayant la peau fragile, cela n'aurait pas été surprenant puisque nous avions passé plus de 2 heures le jour avant sous un soleil de plomb pour rentrer. 
C'est après avoir passé l’entièreté de la journée ainsi que de la nuit à remettre jusqu'à l'eau que je buvais et donc les médicaments que j'essayais de prendre, que j'ai décidé de voir un médecin ou d'aller aux urgences. 
Ce dernier nous a vivement conseillé de nous rendre aux urgences. Ce que nous avons donc fait. Arrivés là bas, cet hôpital était plutôt une sorte de dispensaire, que je ne conseillerai à personne, on ne s'occupe pas beaucoup de vous et le prix est excessif! Ils m'ont fait un scanner basique et nous explique en anglais qu'il y a du sang dans le cerveau, nous parlant d'hématome. Son air grave ne nous rassurait pas. N'ayant pas de service neurologique dans cet "hôpital", elle nous recommande de nous rendre dans un autre hôpital à Denpasar afin d'avoir les soins nécessaires. Je n'avais toujours pas pu avoir d'anti-douleur, je restais donc avec une souffrance intense. 
Le coût pour le scanner et le transport en ambulance jusqu'au deuxième hôpital s'élevait à 400 euros. 

Arrivés à l'hôpital suggéré, nous avons eu une mauvaise surprise car ils réclamaient le coût de la prise en charge et de la première nuit d'hospitalisation pour me soigner, malheureusement après avoir payé le premier hôpital ainsi qu'ayant déjà usé de l'argent pour notre voyage, le plafond de la carte était atteint et il nous était impossible de donner la somme demandée (1700 euros). Mais il s'avère qu'à Bali, ils ne vous feront rien tant que vous n'avez pas donné la somme d'argent, ayant un décalage horaire, mon compagnon n'arrivait pas à joindre nos familles afin de trouver une solution pour nous aider. J'ai du rester plus de 5h dans cet état, sans aucune prise en charge, sans un seul anti douleur. 
Après avoir remué ciel et terre mon compagnon est parvenu à contacter quelqu'un qui a fait le nécessaire de Belgique pour qu'ils perçoivent la somme d'argent (sachez que j'ai une assurance assez importante pour l'hospitalisation en Belgique, qui marchait en Indonésie, mais ils ne voulaient pas prendre ma carte d'assurance sur place lorsque je suis arrivée!!).
Dès qu'ils ont recu leur argent, ils ont daigné s'occuper de moi, refait le même scanner qui avait déjà été fait de l'autre côté. Le diagnostic était le même. 



Ils m'ont perfusée du vendredi soir au lundi matin. Je n'ai eu que cela comme traitement, il était difficile de savoir exactement ce qu'ils m'administraient. Mais nous n'avions d'autres choix que de leur faire confiance et croire ce qu'ils nous disaient. Le samedi soir j'ai été victime d'une paralysie du côté droit du corps, jambes, bras qui se crispe et ne bouge plus, durant 20 minutes. Mais selon le personnel, cela est normal car j'étais restée couchée depuis un trop long moment. 
Le lundi matin ils me débranchaient et estimaient que j'étais apte à quitter l'hôpital. En me disant qu'il était normal que je continue à avoir excessivement mal à la tête et des vomissements. 
Nous n'avons bien sûr pas quitté l'hôpital sous conseil de ma famille ainsi que de l'assurance car nous attendions un rapatriement de leur part et il était impératif que nous restions là bas. 

Après rapatriement très compliqué (vomissements dans l'avion, longue attente, maux de tête horribles continus), nous sommes rentrés en Belgique le 22 Mai, dès notre arrivée, nous avons pris la décision de retourner dans un hôpital de la région afin de nous assurer que tout allait mieux. 
C'est là que le neurologue m'annonce que j'ai une thrombophlébite cérébrale ainsi qu'un oedeme à l’œil gauche. Que cela est très grave et que je suis obligée de rester à l'hôpital. Vous ne pouvez imaginer ce qu'il se passe dans ma tête à ce moment là (sans mauvais jeu de mots). Vous vous dites que le cauchemar est terminé, et on vous met un coup de massue...
Je suis restée hospitalisée jusqu'au 31 mai. Actuellement, j'ai toujours des caillots de sang au niveau du cerveau. Je suis obligée de suivre un traitement assez lourd afin de tenter de les résorber. 

Il est difficile de réaliser tout ce qu'il s'est passé. Difficile de renoncer à tout nos projets, nous savons que nous n'aurons probablement pas l'occasion de repartir en Nouvelle Zelande avec le WHV en raisons des conditions d'octroi. Mais je suis chanceuse d'être là à vous écrire aujourd'hui.
J'ai appris hier que la thrombophlébite que l'on m'a décelée ici en Belgique, je l'avais en réalité déjà à mon arrivée dans l'hôpital de Bali Denpasar, ils l'ont décelée mais n'ont pas jugé bon de me faire suivre le traitement adéquat et surtout m'ont laissée reprendre 3 avions différents pour rentrer. 
J'ai aussi appris que j'avais en réalité fait une thrombose, liée à la chute en scooter, lorsque la partie droite de mon corps s'est paralysée, ce n'était pas un état de fatigue liée à la position. Mais une thrombose. Le plus dur pour moi à aussi été de voir mon compagnon dans une détresse profonde en me voyant dans cet état et ne pouvant rien faire. Je tiens à le remercier une énième fois. Et à lui rappeler à quel point je l'aime. 

Je finirais par vous conseiller, vraiment, d'éviter les scooters dans ces pays là. Je suis l'exemple type que tout peut arriver et même si les risques de chutes sont parfois "minimes", sachez qu'il reste là et regardez où cela peut mener. Il n'y a pas de petites économies, c'est ce qu'on disait, et au final tout nous aura coûté plus cher que de prendre un bus local. 

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